Crédits: Xyk Lalayk
TransWEB
Commissaire: Rodrigo D'Alcântara
En collaboration avec Gisele Lima, directrice d'A Pilastra (Brasilia)
30/09 - 21/10
PROGRAMMATION
Semaine #1
Vendredi 30 septembre 2022
Présentation de la programmation
du 3 au 7 septembre 2022
Présentation & Takeover de Romulo Barros
du 10 au 14 septembre 2022
Présentation & Takeover de Yná Kabe Rodríguez
du 17 au 21 septembre 2022
Présentation & Takeover de Dyó Potyguara
Plateformes artistiques dissidentes: une perspective brésilienne
Table ronde & finissage
Vendredi 21 octobre 2022: 17h00 à 19h30
Venez nous rejoindre vendredi prochain, 21 octobre, pour marquer la clôture de l'exposition Vende tela, compra terra et du programme virtuel TransWEB.
La table ronde réunira le co-commissaire de Vende tela, compra terra, Daniel Dinato, le commissaire de TransWEB, Rodrigo d'Alcântara, et la collaboratrice Gisele Lima, directrice du centre d'art A Pilastra (Brasilia). La conversation sera animée par l'historien de l'art Diogo Rodrigues de Barros.
DESCRIPTION
Le projet TransWEB relie des agents culturels brésiliens du Sud dit global à la galerie d'art contemporain SBC (Canada, Amérique du Nord). Immergés dans une existence virtuelle, nous sommes des artistes, des conservateurs et des centres d'exposition mis en réseau par la pensée et la production artistique. Nous refusons les dichotomies, nous assumons l'erreur, l'organique, le spirituel, l'ancestral et le quotidien comme identité et force poétique. Coordonnés par Rodrigo D'Alcântara (promoteur du projet par le biais du Elspeth McConnell Fine Arts Award 2022), en collaboration avec Gisele Lima, directrice de la galerie A Pilastra (Brasília, Brésil), les artistes Dyó Potyguara, Romulo Barros et Yná Kabê Rodríguez ont partagé 3 mois de résidence artistique virtuelle (juin à août 2022), dont les résultats sont désormais présentés au public sur les plateformes de la galerie d'art contemporain SBC. Pendant cette période, nous avons défié les frontières entre le Nord et le Sud à travers TransWEB, en utilisant les plateformes numériques comme moyen de communication, d'expression créative et d'échange intellectuel d'expériences. À travers ce web, nous sommes des avatars qui brassent nos expériences de vie et notre affection au sein de la virtualité.
En tant que corps dissidents, nos existences défient déjà les dichotomies. Le choix d'avoir le web comme plateforme d'action transnationale et transculturelle est une réaffirmation de la non-binarité, présente dans le flux en ligne et dans les recherches et identités des artistes résidents. Nous reprenons ici le concept de glitch feminism proposé par Legacy Russell. En choisissant le glitch comme point de mire, l'auteure propose de penser l'identité dissidente imprégnée par le virtuel comme une possibilité de construire le soi libéré de la matérialité du corps, étant pluriel, comme un hyperlien. Sur Internet, nous avons affaire à de multiples onglets, applications et espaces de travail, dans un rythme intense et incontrôlable d'échange d'informations. Parmi TransWEB, des enquêtes territoriales et symboliques brésiliennes plurielles se distinguent, telles que les visuels vie-mort de l'alchimiste explorés par Romulo Barros, la force symbolique du travesti* mise en évidence à travers l'iconographie du jaguar par Yná Kabê, et le pouvoir des sauvetages ancestraux à travers les semailles anticoloniales de Dyó Potyguara. Au cours de ces mois d'échanges intenses, les artistes résidents ont été stimulés dans leurs processus créatifs par plusieurs références théoriques et pratiques, en plus de l'intégration de leurs récits de vie artistique et de méthodologies plurielles qui aboutissent aujourd'hui au programme public TransWEB.
Ce type d'iconographie contemporaine, formée par les intersections du réel et du virtuel, est imprégnée d'emojis, de gifs, de mèmes et de processus poétiques, dans lesquels nous mettons en avant le chat, la personnalité en ligne et la vidéo comme plateformes de recherche. Ainsi, l'avatar virtuel de chaque artiste résident de TransWEB est une extension de leurs propres identités et pratiques, se connectant au concept de Russell, et allant au-delà des limites de genre du système politique hétéro cis-patriarcal actuel. TransWEB se déroule dans l'écart entre le Sud et le Nord. L'Internet tombe en panne, la vidéo échoue, et le pépin est une puissance. Dans Abya Yala, un terme inventé par le peuple Kuna (Colombie et Panama) pour nommer les Amériques, nous vivons dans des zones de failles constantes. Nous sommes des corps errants en quête de réinvention, nous nous remixons, nous résistons dans la société vers une existence libératrice, ici entrevue par le virtuel mais aussi expérimentée dans une toile tangible construite collectivement dans le réel.
* Travesti est un marqueur de genre spécifique aux pays d'Amérique latine. Il s'agit d'une identité de genre trans-féminine qui ne se conforme pas nécessairement à la binarité hétéro-cisgenre.
BIOGRAPHIES
Rodrigo D'Alcântara (Niterói, 1992) est artiste mutli-disciplinaire, commissaire et un chercheur. Il est actuellement doctorant en histoire de l'art à l'Université Concordia, Montréal, CA. Il a une maitrise en arts visuels de la PPGAV - Université fédérale de Rio de Janeiro (bourse CNPq) et un baccalauréat en arts visuels de l'Université de Brasília (Brésil). Sa pratique artistique se nourrit des mythologies et allégories brésiliennes d'un point de vue dissident, syncrétique et multidimensionnel. Ses œuvres ont été exposées dans des institutions telles que A Gentil Carioca, Mendes Wood DM, Museo Ettore Fico Turin ; Salão Anapolino, Salão Luiz Sacilotto, Arte Londrina ; Transformations Trans Film Festival Berlin, Aphrodite Athens & Epidaurus Film Festival, Valongo International Image Festival, Les Mains Gauches, Cineversatil - Festival Internacional de Cortometrajes sobre Diversidad, Festival de Arte Erótico Chile, Vancouver Latin American Film Festival, etc. Il a été lauréat de prix tels que le Prix Culture et Citoyenneté : Culture LGBTI (FAC-DF, 2018), Trans[création] (ALN/ NT2, 2021) et The Elspeth McConnell Award 2022, qui lui a permis d'organiser le projet TransWEB en partenariat avec la SBC Galerie d'art contemporain (Montréal, CA). Ses œuvres font partie des collections du Museu Nacional da República (BR) et de la Casa da Cultura da América Latina (BR). Il a participé à des résidences d'artistes brésiliennes à Aprosmig (Belo Horizonte, BR), Espaço Esponja (São Paulo, BR), NACO (Goiás, BR) et Jardim Botânico (Distrito Federal, BR).
Gisèle Lima détient un baccalauréat en théorie, critique et histoire des arts de l’Université de Brasília. Depuis 2015, elle développe une recherche investiguant les procédés de création artistique, culturelle et commissariale. En tant qu’agente culturelle, elle se spécialise dans la production d’événements artistiques réalisés en contextes de tensions sociopolitiques. Elle a été co-commissaire de l'exposition Triangulaire - Art de ce siècle (2019/2020), organisée à la Casa Niemeyer - UnB, et classée meilleure exposition collective institutionnelle par le magazine Select (2019) ; commissaire invitée de la 14e Biennale internationale d'art contemporain de Curitiba avec l'exposition Contraforte (2019) et lauréate du premier appel à propositions curatoriales de la galerie OMA ( 2018), São Bernardo do Campo - SP, avec l'exposition Metric organisée la même année. Elle est aujourd’hui partenaire et responsable de la Galerie et Maison culturelle A Pilastra et directrice adjointe du projet Conexão Afro.
Romulo Barros (Medeiros, 1995) est né.e et a été élevé.e dans la région de Minas Gerais, un environnement social où les modèles comportementaux aboutissent à la répétition d’histoires locales, processus dans lequel tout le monde se retrouve lié. Barros observe ses expériences et les intègre à sa production. Par une recherche axée sur sa mémoire et sa généalogie personnelle, iel tente de tisser des liens affectifs lui permettant d’exprimer sa propre perspective. Sa pratique récente se situe à la rencontre de la peinture, de l’installation, de la sculpture et de la gravure.
Dyó Potyguara (Mamanguape, 1994) est une artiste, une éducatrice environnementale et chercheuse intéressée par les dynamiques intersectionnelles du corps, des semences et des autres matériaux terrestres. Elle est médiatrice de pédagogie du paysage au laboratoire de pratiques artistiques et écologiques Terreiro Afetivo. Potyguara est aussi commissaire et cofondatrice de la plateforme Gira_Itinerant Circuit of Performances en plus de faire partie du collectif Ocultas. Son travail est présenté dans des festivals, des résidences et des expositions à Abya Yala, en Europe et en Asie. Originaire de Mamanguape, elle vit et travaille entre Rio de Janeiro, Niteroi et São Gonçalo.
Yná Kabe Rodríguez est une travestie de 30 ans originaire de Recanto das Emas au Brésil. Je possède un baccalauréat en arts visuels de l’Université de Brasilia où j’ai aussi complété ma maîtrise en arts visuels axée sur les méthodes et procédés de l’art contemporain. Je suis artiste-commissaire-chercheureuse, occupant la poste de secrétaire au SEC-EIB (Secrétariat pour le développement de la première école de l’indiscipline du Brésil). J’agis aussi à titre de productice du Brazilian Ballroom Culture avec le projet Grand Prize.
Visionnez ici le mini-documentaire TransWEB: Recording in Progress où vous pourrez découvrir des échanges entretenus entre Rodrigo d'Alcântara et les artistes.