Image: Sky Hopinka, Dislocation Blues [video still], 2017. Courtesy of the artist.
ÉVÉNEMENTS
PROGRAMME DE PROJECTIONS
Lis Rhodes, In the Kettle, 21 min.
Sky Hopinka, Dislocation Blues, 17 min.
Basma Alsharif, Home Movies Gaza, 24 min.
Beatriz Santiago Muñoz, Black Beach/Horse/Camp/The Dead/Forces, 8 min.
Karrabing Collective, Windjarrameru: The Stealing C*Nt$, 36 min.
DESCRIPTION
Le film de Patricio Guzman, La batalla de Chile (La bataille du Chili), retrace le bouleversement politique et le coup d’État qui a fait tomber le président Salvador Allende en 1973. Le film de Guzman s’inscrit dans le mouvement du troisième cinéma des années 1960 et 1970, un corpus cinématographique qui se fait en grande partie in situ, parallèlement à la contestation politique en cours et aux changements que celle-ci cherche à incarner. Il s’agissait de films très ancrés dans une urgence de l’immédiat, mais qui devaient nécessairement composer avec les avants et les après de ces moments politiques. Au début de la troisième décennie du XXIe siècle, le Chili est de nouveau un pays où l’on proteste en grand nombre, désormais contre l’inégalité des revenus qui a progressé dans le pays à la suite des événements de 1973. Ici, comme ailleurs dans le monde, le contexte actuel est tout aussi urgent.
Quand nous sommes est une exposition qui utilise le film de Guzman comme point de départ. Les œuvres de cette exposition avec projections portent autant sur le présent immédiat que sur les écarts - entre hier et aujourd’hui, entre ici et là-bas, entre l’un et l’autre. Ici, l’écart n’est pas un vide ou l’espace négatif entre deux pôles, mais plutôt un espace vital qui contient une multiplicité de repères à travers les temporalités, les localités, les corporalités.
Ce programme comprend des films de Basma Alsharif, Karrabing Collective, Sky Hopinka, Beatriz Santiago Muñoz et Lis Rhodes, chacun d’entre eux opérant à travers ces écarts. Le présent urgent dans lequel ces films existent — de Standing Rock à la Bande de Gaza, en passant par le réveil environnemental laissé par l’État colonisateur en Australie — n’est pas simplement un document. Ces films ne sont pas la documentation d’événements, ce sont des propositions et des imaginaires radicaux, qui échappent à la temporalité linéaire et à un point de vue fixe et unique. Les œuvres de cette exposition ne se contentent pas de voir le monde reflété dans une seule image, elles situent des manières d’être, de se mettre en relation et de résister dans les écarts.