Est-ce que l’huître dort ?
BIOGRAPHIES
AVEC
Image © Richard George, Oyster, 2011.
SOPHIE BISSONNETTE
Sophie Bissonnette a plus de 35 ans d’expérience en réalisation et scénarisation de films documentaires dont plusieurs ont été récompensés. Une Histoire de femmes (coréalisation Martin Duckworth et Joyce Rock, 1980) a reçu le prix du Meilleur long métrage de l’année décerné par l’Association québécoise des critiques de cinéma. Depuis, son parcours en tant que cinéaste documentaire indépendante témoigne de son intérêt pour la vie des femmes, l’histoire, le monde du travail et la justice sociale. Des Lumières dans la grande noirceur (1991), un portrait de la militante syndicale et féministe Léa Roback, a été couronné par trois prix. Partition pour voix de femmes (2001) a été finaliste aux Prix Gémeaux dans la catégorie Meilleur documentaire et Sexy Inc. Nos enfants sous influence (2007) a reçu le Prix UNICEF au Concours du Prix Japon. Depuis plus récemment, Sophie Bissonnette réalise des webdocumentaires, comme Les Dames du DOC (2016) et La Ligne du temps de l’histoire des femmes (2015). Elle est la fondatrice des Productions Contre-jour et des Productions mainslibres.
MAJA BORG
Maja Borg est née à Norrköping en Suède. Artiste et réalisatrice, elle travaille sur des films et des projets artistiques à travers le monde. L'œuvre qu’elle poursuit sur l'économie mondiale et la politique internationale la situe au cœur des débats autour des enjeux liés aux droits de la personne, et ce, dans différentes tribunes. Son film To She in Me (2005) a été sélectionné pour la East Wing Collection No 7 du Courtauld Institute London. Future My Love (2008) a été récompensé au Festival international du film d’Édimbourg en 2012 et nominé pour le prix Michael Powell en 2014. Borg a été sélectionnée comme artiste « visionnaire » par Dazed and Confused, une revue en ligne qui a dévoilé en avant-première son court métrage expérimental We the Others (2014).
MARTIN DUCKWORTH
Martin Duckworth, réalisateur et chef opérateur politiquement engagé, est l’auteur d’une œuvre abondante et signifiante, ouverte sur le monde et pacifiste, comprenant Temiscaming, Québec (1976), Une histoire de femmes (coréalisation Sophie Bissonnette et Joyce Rock, 1980), Plus jamais d’Hibakusha! (1984), On l’appelait Cambodge (1982), Retour à Dresden (1986), Oliver Jones in Africa (1990) et Acting Blind (2006).
MARGUERITE DURAS
Marguerite Duras est née à Gia Dinh, près de Saïgon en Indochine (1914-1996). Romancière, essayiste, scénariste, dramaturge et cinéaste expérimentale, Duras est connue avant tout pour avoir composé le scénario du film Hiroshima mon amour d'Alain Resnais (1959), pour lequel elle a reçu une nomination pour l'Oscar du meilleur scénario original. En tant que cinéaste, son travail a eu une influence considérable dans le mouvement de la Nouvelle Vague des années 1950 et 1960, notamment en raison de son usage expérimental de plans non linéaires et de son montage elliptique. Son utilisation subversive de la voix hors-champs dans ses films a jeté les bases de la disjonction entre le son et l'image.
SARA ELIASSEN
Sara Eliassen est une artiste et cinéaste établie à Oslo et à New York. Son travail se veut une pratique du cinéma conceptuelle à travers laquelle elle étudie comment l'esthétique et les récits présentés dans l’image en mouvement créent des mémoires collectives et comment ces dernières influencent la compréhension que nous avons de nous-mêmes en tant que sujets. Les œuvres d’Elliassen jouent avec les médiums et sur les attentes narratives, et donnent lieu à des projets qui se déploient dans l'espace public : Not Worth It (2006) prenait le forme de fausses publicités pour la télévision qui interféraient avec les chaînes de télévision norvégiennes. Les films Still Birds (2009) et A Blank Slate (2013) ont notamment été présentés au Festival International du Film de Venise, au Festival international du film de Rotterdam et à Sundance.
SILVIA GRUNER
Silvia Gruner est née en 1959 à Mexico, où elle vit et travaille. Dans ses installations, elle combine la sculpture, la photographie, la vidéo et le cinéma. Son travail opère des juxtapositions d’éléments issus de la culture mexicaine autochtone pouvant se traduire en une diversité de matériaux contemporains. Certaines de ses œuvres interrogent les préjugés à l’égard du corps de la femme, tandis que d’autres examinent le patrimoine artistique de l'artiste. Le travail de Gruner a notamment été exposé à l'Americas Society, NY (2016), le Museo de San Ildefonso, Mexique (2016) et CIFO, la Fondation Fontanals Cisneros, Miami (2015). Présenté dans cette exposition, Un Chant d'amour est à la fois un film produit en 2005 et une publication parue chez RM, Mexico-Barcelona en 2009.
WAËL NOUREDDINE
Waël Noureddine, écrivain, poète et cinéaste, est né au Liban en 1978. Il a passé une grande partie de sa vie à se déplacer d'une ville à l'autre. Il a entamé sa carrière professionnelle en tant que journaliste et a étudié l'histoire de l'art à La Sorbonne. Ses films décrivent, en termes littéraires et critiques, des situations réelles. Ils essaient de capturer les cicatrices physiques et mentales des conflits, en résistant à l'assujettissement et à la soumission. En parallèle à son activité principale en tant que cinéaste, il porte un intérêt réel aux langues et aux théories de la linguistique, à la philosophie, aux religions d'apprentissage et à l'histoire de l'Islam. Avant son retour à la réalisation de films et à la production de Boombs, un film sur un groupe terroriste religieux nihiliste, il a joué de la basse et a chanté dans un groupe de musique soft punk en France pendant quelques années. Il a également exposé des peintures dans le cadre d’expositions de peinture à New York. Après avoir déménagé en Suède en tant que « réfugié de l'amour », il a découvert un mode de vie sain.
JOYCE ROCK
Joyce Rock est retournée à Montréal en 2011 après avoir travaillé pendant 13 ans dans le Downtown Eastside (DTES) de Vancouver où elle a cofondé et dirigé le DTES Neighbourhood House de 2005 à 2011. Elle a placé le droit à la nourriture au cœur de son travail, utilisant ce droit humain fondamental comme levier de développement communautaire. En 2011, elle a été récipiendaire du Prix 3M de leadership en santé pour sa contribution à l’avancement des déterminants sociaux de la santé. « J’ai été désillusionnée par le cinéma lorsque j’ai travaillé avec une communauté indigène qui a été littéralement envahie par tous les types de captation imaginables. À de rares exceptions, les gens ont priorisé leurs enregistrements au détriment de ceux qu'ils filmaient. Depuis, j'utilise plutôt les outils du développement communautaire pour déployer mes passions : les droits des travailleuses du sexe, notamment, les droits des détenu.e.s et la sensibilisation du public à la nécessité des sites d’injection supervisée. J’y crois et je m’en sers parce qu’à mon sens, le développement communautaire est le foyer naturel de tous ceux et celles qui n’ont jamais eu d’appartenance ou qu’on a privé.e.s de la leur. »