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PARCOURS À TRAVERS LES NOYAUX THÉMATIQUES

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Emilio Chapela Hidebehind, 2016.jpg
Ilian González Hollowman, 2017.jpg
Lysette Yoselevitz Racine, 2012.jpg
Iván Argote Au revoir Joseph Gallieni, 2021.png
Laura Valencia Lozada Cuenda, 2011.jpg
Perla Ramos Le patrimoine pèse, 2017.jpg
Eder Castillo GuggenSITO, 2011 .png
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Invasorix macho intellectuel .png.crdownload.png
Tania Ximena, Yollotl Alvarado Mont de l’enchantement  Volcan Chichon, 2016.jpg
Joaquin Segura Essais sur la reconstruction (José Martí), 2014.jpg
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Livia Daza-Paris, Antigone, journal de rituels N.4  À la fin, le début, 2012-2014 .png
Christine Bault_Screen Shot .png
Lorena Orozco Quiyono Trouvé corps de femme.png
Felipe Osornio _Lechedevirgen Trimegisto_ aFErrarse, 2013.png
Elvira Santamaría Parabole III, pénitencier et drapeau, 2015.jpg

Regina José Galindo (Guatemala, 1974)

Le grand retour, 2019

Registre des performances 

Vidéo Full HD, couleur/son, 12'56".

 

Un groupe de 45 musiciens professionnels effectue une marche à reculons dans les rues de Guatemala City en jouant de la musique martiale. L'action fonctionne comme métaphore de la régression sociale et politique qui touche certains territoires d'Amérique latine. Tout en cherchant à mobiliser le corps et sa mémoire, elle invite à ne pas répéter les passés atroces. Selon l'artiste, l'œuvre établit un lien avec l'œuvre du poète guatémaltèque Luis de Lion, et plus spécifiquement à ce passage éloquent : "Et lorsqu’ils se sont souvenus de tout, ils ont commencé à marcher vers l’avant".

Noyau 1 : Singularités

Emilio Chapela (Mexique, 1978) 

Hidebehind, 2016

Vidéo 4K, couleur/son stéréo, 3'11".

 

La vidéo montre un enchevêtrement intime de nuages, le télescope, la caméra et l'artiste, qui se révèlent et s'obscurcissent mutuellement spatialement et temporellement. L'artiste se tient devant la caméra, ignorant ce qui se passe derrière lui, incapable de contrôler l'environnement. Cela souligne le caractère élusif des réfractions et des diffractions qui émergent d'entités et de forces précises qui influent, bougent et changent dans diverses orientations.

Ilián González (Mexique, 1970) 

Hollowman, 2017

Vidéo Full HD, couleur/son, 3'12".

 

Voici un dialogue autour du vide, de la totalité et de l'identité, visuellement représenté par des découpes et des mélanges. Le corps se déplace et se transforme au fur et à mesure qu'il interagit avec l'environnement, passant de contextes naturels aux contextes urbains, tout en les imitant. Certaines scènes filmées au Mexique font partie du paysage intérieur du personnage au Canada, et vice versa.  L'œuvre fut réalisée au centre Banff Centre, en Alberta, et à la ville de Mexico.  

 

Œuvre réalisée avec le soutien du Fondo Nacional para la Cultura y las Artes (FONCA) et de la résidence d'artiste du Centre BANFF.

Lysette Yoselevitz (Mexique, 1972) 

Racine, 2012  

Vidéoperformance

Vidéo Full HD, couleur/son, 9'50".

 

Avec du fil rouge, Yoselevitz enroule de petites pierres comme si elle brodait par-dessus. Elle s'attache les chevilles avec les fils, des métaphores des dépendances sociales et culturelles. La douleur causée par le fait de traîner des pierres attachées aux pieds fait référence au poids du transport des expériences d'affliction logées dans la mémoire. Cette œuvre, qui cherche à unir l'homme à la nature, nous invite à pénétrer un lieu où le paysage et le temps deviennent intimes.

 

Œuvre réalisée avec la collaboration avec Abraham Lifshitz, Catherine Van Der Donckt, Benoît Dame.

Noyau 2 : Monument et contre-monument

Iván Argote (Colombie, 1983) 

Au revoir Joseph Gallieni, 2021

Vidéo 4K, couleur/son, 13'30".

 

Sur la Place Vauban, au centre de Paris, en France, se dresse encore aujourd'hui la statue de Joseph Gallieni, idéologue militaire de la colonisation et du travail forcé, qui, à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, a légué un héritage de violence et de destruction à divers pays d'Afrique, d'Asie et des Caraïbes. Par le biais d'un exercice performatif formulé comme un désir, comme une anticipation, Argote et son équipe ont procédé au retrait symbolique de la statue dans le but de provoquer une discussion à propos de ce qui habite la mémoire et l'espace public.


Laura Valencia Lozada (Mexique, 1974) 

Cuenda, 2011

Documentation d'un projet d'art participatif et d'activisme artistique.

Vidéo couleur et son, 10'43".

 

Action collective qui consistait à envelopper de câble de coton noir 14 statues de personnages historiques situées sur le Paseo de la Reforma, une avenue emblématique de Mexico. En réponse à l'aggravation d’un problème qui empire au Mexique depuis 2006, l'artiste, en collaboration avec des proches de personnes disparues, a cherché à redonner corps et présence à ces personnes manquantes. Ainsi, par le biais de ce mémorial éphémère "en négatif", elle donnant un sens nouveau à l'espace public, en construisant une nouvelle topographie de la mémoire dans laquelle la demande constante de justice peut se poursuivre. 

 

Œuvre réalisée avec la collaboration et le soutien d'Andrés Villalobos, Movimiento por la Paz con Justicia y Dignidad, Seminario de Medios Múltiples - UNAM et Centro Cultural de España en México - AECID.

Perla Ramos (Mexique, 1985)

Le patrimoine pèse, 2017

Enregistrement des performances

Vidéo Full HD, couleur/son, 6'35".

 

Dans un lieu comme le centre historique de Quito - première ville américaine à être désignée en tant que "patrimoine mondial" - l'héritage est présent quotidiennement sous forme latente dans un rapport de tension avec le droit au logement. En volant et en déplaçant un morceau de pavé du centre de cette ville - une allusion à la légende locale de l'indigène Cantuña - l'artiste souligne le besoin de remettre en question la notion de patrimoine,  de s’interroger sur ce qui soutient la mémoire qui fondée autour du « patrimoine culturel », de se demander combien elle pèse et comment cette mémoire fait poids.

 

Œuvre réalisée avec le soutien de No Lugar, Quito, Équateur.

Noyau 3 : Disparités entre les sphères de l'art

Eder Castillo (Mexique, 1977) 

GuggenSITO, 2011 

Enregistrement des actions et l'installation in-situ

Vidéo Full HD, couleur/son, 3'06".

 

GuggenSITO est un musée portatif, une structure gonflable semblable à une structure de jeux gonflable pour enfants, qui parodie des grands musées d'art moderne. Sa forme volontairement maladroite imite l'architecture du musée Guggenheim de Bilbao, en Espagne. Contrairement à l'original, ce musée n'est pas fait pour être vu, mais pour opérer et être utilisé comme espace de jeu et de sociabilité. GuggenSITO s'approprie la capacité de légitimation du musée et le renvoie au monde du réel, à un monde de performativités directes, tout en mettant en évidence les exclusions et les disparités sociales perpétuées par la "culture" occidentale contemporaine.

Stanley Février (Haïti / Canada, 1976)

Une minorité invisible, 2018

Vidéo Full HD, couleur/son, 4'11".

 

L’œuvre porte un regard critique sur les modes de reconnaissance produits par les institutions artistiques, en se demandant quels sont les récits qui y sont construits à et quels autres récits et pratiques possibles y sont rendus invisibles. Après avoir constaté l'absence quasi totale d'œuvres créées par des artistes de couleur dans la collection du Musée d'art contemporain de Montréal et, au contraire, une forte présence de gardiens de couleur, Février s'est infiltré dans l'espace muséal, avec Michaëlle Sergile et Aime Mbuyi, pour y travailler comme gardiens et rendre manifeste ces contrastes et inégalités. 

INVASORIX (Groupe féministe créé au Mexique en 2013) 

Macho intellectuel, 2015 

Vidéoclip et carte postale

Vidéo HD, couleur/son, 3'16".

 

INVASORIX est un collectif féministe-queer qui s'intéresse aux chansons et aux clips vidéo comme forme de protestation. À travers une parodie des rôles de genre, l'œuvre dénonce la manière dont la sphère artistique a été habitée par des modes de représentation et de visualités profondément machistes. À travers une mascarade performative, au rythme de la cumbia, INVASORIX recrée quatorze photographies emblématiques de groupes d'artistes du XXe siècle prises devant des institutions artistiques de Mexico. La vidéo est accompagnée d'une intervention sous forme de carte postale créée spécialement pour cette exposition. 


 

Noyau 4 : Mémoires et oralité

Tania Ximena (Mexique, 1985) & Yollotl Alvarado (Mexique, 1989)

Mont de l’enchantement; Volcan Chichon, 2016

Vidéo Full HD, couleur/son, 4'00".

 

Œuvre créée en collaboration étroite avec la communauté d'Esquipulas, au nord-ouest du Chiapas, au Mexique, ayant pour but de redonner un sens au territoire détruit, en 1982, par l'éruption du volcan Chichon. Par le biais de rencontres avec les habitants qui cherchent à reconstruire leur vie sur ce territoire, les artistes récupèrent et tissent des récits oraux pour enquêter sur le passé. Cela s’effectue, d'une part, à travers la cosmogonie Zoque et sa symbolique du territoire ; d'autre part, avec la reconstruction de la mémoire personnelle et collective et la reconstitution imaginaire de la communauté qui a cessé d'exister suite au tragique événement.

Joaquín Segura (Mexique, 1983) 

Essais sur la reconstruction (José Martí), 2014

Vidéo Full HD, couleur/son, 9'29".

 

Projet in situ ayant eu lieu à El Pantanal, une zone d’habitat informel situé dans les zones marginales de Granada, au Nicaragua. Ce projet est basé sur une analyse de l'histoire du lieu et de sa place principale, cachée au sein de la végétation tropicale, qui refait surface par le biais de la mémoire de ses habitants, d'entretiens et de récits oralaux. Tout cela semble révéler que la place a été construite entre la chute de la dictature de Somoza (1979) et 1992, en tant, sans doute, que mémorial dédié au penseur, philosophe, poète et homme politique cubain José Martí.


 

Noyau 5. Visibilisation, restitution, guérison

Roberto de la Torre (Mexique, 1967)

À ciel ouvert ; recherche, mort et résurrection, 2014-2016, 

Action 

Vidéo Full HD, couleur/son, 12'55".

 

Action centrée sur la disparition forcée de 43 étudiants de l'école normale rurale d'Ayotzinapa le 26 septembre 2014, à Iguala, dans l’état de Guerrero, au Mexique, et la relation probable de ces événements avec les entreprises transnationales canadiennes qui exploitent des mines à ciel ouvert dans la région. Issue d'un processus collectif qui s'est déroulé dans le bâtiment ArtScape YoungPlace à Toronto, cette intervention porte l’attention vers cet événement douloureux qui a secoué la société mexicaine, ses répercussions sociales et politiques, et la recherche inlassable que les proches entreprennent dans un territoire gangrené par les tombes clandestines. 

Livia Daza Paris (Venezuela / Canada, 1965) 

Antigone, journal de rituels N.4 : À la fin, le début, 2012-2014 

Vidéo HD, couleur/son, version monocanal, 10'51".

 

Cette œuvre fait partie d'une série de propositions performatives de longue durée -de 4 à 12 heures-, liées à des espaces précis. Le projet, porteur d’une forte charge poétique, vise à restaurer la mémoire d'Iván Daza, le père de l'artiste, victime d'une disparition forcée dans le contexte de la lutte armée au Venezuela dans les années 1960. Le titre fait référence à l’"Antigone" de Sophocle, qui a défié le pouvoir établi pour que son frère dissident ait droit aux rites funéraires appropriés. De cette façon, Daza Paris souligne l'importance de rendre l'absence visible et de générer des processus de deuil profonds.

 

Œuvre réalisée avec la collaboration d'Eliana González, Xi Feng et Alba Daza.

Christine Brault (Canada)

#nonosvamosvamosacallar25N, 2020,  

Performance vidéo, 

Vidéo, couleur/son, 3'24".

 

Pour Brault, c’est une autre contagion à l'époque de COVID-19 que la normalisation de la violence sexiste qui a beaucoup augmenté dans les espaces du confinement. L'œuvre répond à la nécessité d'agir face à ce problème en cherchant à forger des liens et des alliances. Chaque semaine, depuis novembre 2020, un groupe de femmes d’origines diverses, de Montréal de plusieurs villes du Mexique, se sont réunies virtuellement pour parler, écouter, partager des expériences, écrire et broder. Au cours de cette action collective, ils s'approprient le "masque" comme outil de protestation, pour que cette violence soit "entendue", sorte de l'espace intime et qu’elle entre dans le domaine public. 

 

Œuvre réalisée avec la participation de Christine Brault, Reena Almoneda Chang, Maria Andreína Escalona, Galia González Rosas, Norma Miriam Hernández Rosas, Citlalli López Rendón, Ydalid Melo Escobedo, Priscilla Opazo Castillo, Mónica Ornelas, Sarabeth Triviño. Cette vidéo présente le début d'une expérience de co-création qui est devenue par la suite le collectif Soy Nosotras en 2021.

Lorena Orozco Quiyono (Mexique, 1967) 

Trouvé : corps de femme, 2021

Vidéoaction

Vidéo Full HD, couleur/son, 5'53".

 

Le travail nous confronte avec les données réelles liées à la violence domestique et aux féminicides ayant eu lieu dans des endroits précis de la ville de Mexico et de sa banlieue. Cette action fait écho aux reportages journalistiques, dans lesquels, compte tenu de l'impossibilité de reconnaître les corps des victimes, celles-ci sont le plus souvent identifiées comme "une de plus".  En revanche, l'œuvre cherche à affirmer le fait que ces informations, ces corps et ces noms ne sont pas étrangers, qu’ils nous appartiennent. La peau se confond avec l'écran et devient un support.

 

Œuvre réalisée en collaboration avec Hector Barbone.

 

Felipe Osornio, Lechedevirgen Trimegisto (Mexique, 1991)

aFErrarse, 2013, 

Vidéoperformance 

Vidéo Full HD, couleur/son, 8'29".

 

De la série "Estrategias para desaparecer", cette œuvre explore les relations entre le corps, l'espace public et la disparition en tant que problématique latente dans le contexte latino-américain. Dans cette performance vidéo, l'artiste incarne la métaphore de l'absence par le biais d’éléments du quotidien qui se dissolvent dans les entrailles mêmes de la ville. Avec des graines d'oiseaux, il délimite sa silhouette sur le sol d'une place publique, les pigeons s'en nourrissent jusqu'à ce qu'elle soit effacée. Bien que le corps et sa trace s'effacent, une résistance demeure : il y a un besoin de subsister, de s'accrocher et de nourrir la mémoire et la ville. 

 

Travail réalisé en collaboration avec Herani Enríquez et Daniela Ibarra.

Elvira Santamaria (Mexique, 1967)

Parabole III, pénitencier et drapeau, 2015, 

Bilan de l'action urbaine, 

Vidéo Full HD, couleur/son, 5'12".

 

Il s’agit d’un voyage symbolique dans les rues de Mérida, Yucatán, Mexique. L'œuvre de Santamaría est pleine d’un besoin de faire face au traumatisme lié à la violence que connaît le Mexique depuis plusieurs décennies. Les habitants et celle de leurs proches y doivent endurer la violence d’autres humains, et à l’absence de justice. L'auteur propose différentes interventions dans l'espace public : des gestes poétiques et des rituels qui cherchent à entrer en résonance avec l'imaginaire personnel du passant -avec sa conscience ou son inconscient - pour accompagner ou stimuler les processus de deuil ou de traumatisme.  

 

Œuvre réalisée en collaboration avec Rendija Teatro, Alejandro Atocha et Fausto Luna.


 

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