Table ronde :
Art et récupération territoriale
Image : A tela e a terra (La toile est terre), 2018, par Amilton Mattos. Photographie du Centre Indépendant MAHKU : un lieu de recherche, d'expérimentation artistique et de préservation de la forêt et du savoir Huni Kuin.
Samedi 3 septembre 2022, 15h30
En présence à la SBC galerie d'art contemporain
La table ronde vise à mettre en dialogue différentes perspectives artistiques autochtones qui abordent la question de l’autonomie et de la récupération territoriale par l'art. Ibã Huni Kuin et Kássia Borges, membres du collectif MAHKU (Mouvement des Artistes Huni Kuin), Daniel Dinato, co-commissaire de l’exposition « Vende tela, compra terra », Mike Patten, artiste et commissaire de la Biennale d’art contemporain autochtone de 2022 intitulé Land Back, et Jean-Philippe Uzel, professeur d'histoire de l'art à l'Université du Québec à Montréal, seront présents.
Cette table ronde s'inscrit dans le cadre du colloque « Confluences Nord-Sud : cosmopolitiques et territorialités autochtones au Québec et en Amazonie brésilienne » organisé par le Département des sciences des religions de l’Université du Québec à Montréal et précédera le vernissage de l'exposition Vende tela, compra terra (vends la toile, achètes des terres) dans la SBC galerie d’art contemporain, entièrement consacrée à la production de MAHKU.
Ibã Huni Kuin
Ibã Huni Kuin (1964) est un artiste, un chercheur et un txana, un expert des chants. Dans les années 1980, il a commencé des recherches avec son père, Tuin, et ses oncles pour faire revivre les chants huni meka et la langue hanxta kuin, la langue des Huni Kuin. C'est dans ce cadre de la recherche qu'il fonde en 2012, avec son fils Bane, MAHKU.
Ibã est également un activiste qui se bat pour l’affirmation de la culture des Huni Kuin et pour le renforcement de leur autonomie économique et politique. Cette politique d’affirmation passe par une stratégie d’alliances avec les autres groupes autochtones, mais également avec des txai (des alliés non autochtones). C’est dans ce contexte que Ibã Huni Kuin, en collaboration avec Daniel Dinato, a eu l’idée d’une exposition à l’extérieur du Brésil, qui permettrait à sa communauté de tisser des liens nouveaux.
Daniel Dinato
Daniel Dinato (1990) à une formation en anthropologie sociale et en études curatoriales. Il effectue des recherches et travaille en collaboration avec le collectif MAHKU depuis 2016. Il est resté très proche des artistes du collectif depuis ce temps, surtout d’Ibã, avec lequel il a conçu le projet d’exposition « Vende tela, compra terra ». Il est actuellement doctorant à l'Université du Québec à Montréal, où il développe, en collaboration avec MAHKU, le concept de commissaire-txai, une pratique curatoriale à long terme fondée sur les affinités et la différence. Il est membre du Centre interuniversitaire d’études et de recherches autochtones (CIÉRA), du Groupe de recherche interdisciplinaire sur les affirmations autochtones contemporaines (GRIAAC) et du Núcleo de Antropologia das Sociedades Indígenas e Tradicionais (NIT-UFRGS).
Kássia Borges
Kássia Valéria de Oliveira Borges, du peuple Karajá (Iny), est artiste visuel, commissaire d’exposition et professeure dans le programme d'arts visuels de l'Université fédérale d'Uberlândia (UFU). Elle est titulaire d'un doctorat en sciences de l'environnement de l'Université fédérale d'Amazonas (2017), intitulé "Femmes céramistes de Mocambo : l'art des artefacts environnementaux vivants", et d'une maîtrise en arts visuels de l'Université fédérale de Rio Grande do Sul (2003), intitulée "L'origine : un principe à trouver". Depuis les années 1980, elle se consacre à la lutte autochtone au Brésil.
Michael Patten
Michael Patten est un artiste visuel contemporain basé à Montréal et membre de la Première Nation Zagime Anishinabek en Saskatchewan. Il est titulaire d’un B.F.A. en peinture et d’un B.F.A. en dessin avec une mineure en histoire de l’art de l’Université de Regina et il a participé à des expositions individuelles et collectives à l’échelle internationale et nationale dans des musées, des centres d’artistes, des espaces commerciaux et des galeries universitaires. En 2017, il a été l’un des lauréats du prix REVEAL- Indigenous Art de la Fondation Hnatyshyn. Il est actuellement directeur de la Biennale d’art autochtone contemporain de Montréal, une organisation à but non lucratif dont le mandat est de reconnaître et de soutenir l’art et les artistes autochtones contemporains.
Jean-Philippe Uzel
Jean-Philippe Uzel est professeur d'histoire de l'art à l'Université du Québec à Montréal. Son champ d’expertise porte sur l’histoire et la théorie de l’art moderne et contemporain, et plus particulièrement sur les rapports entre art et politique. C’est sous cet angle qu’il s’intéresse depuis plus d’une vingtaine d’années à l’art contemporain autochtone d’Amérique du Nord. Il travaille actuellement à l’élaboration d’un MOOC (cours en ligne ouvert à tou.te.s) intitulé Ohtehra’, l’art autochtone aujourd’hui qui ouvrira en octobre 2022. Il est membre du GRIAAC-Groupe de recherche interdisciplinaire sur les affirmations autochtones contemporaines et du CIÉRA-Centre interuniversitaire d’études et de recherches autochtones.
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